Les ponts de Loire
Le Pont de Loire
"Construit, détruit, réparé, emporté, reréparé, à nouveau dans les flots, reconstruit, redétruit... Des fois, détruit avant même d'être fini de réparé, desserré par les glaces pour être à nouveau poussé dans les flots l'année d'après. D'autre fois, la Loire l'achevait avant même qu'on se soit décidé à le reconstruire..."
À Nevers, il y avait trois passerelles de bois qui se suivent sur la route des grandes calamités. On dit par ici, les ponts de Nevers, "les ponts bardada" :
- le pont d'entrée de la ville, avec son arche marinière, un pied sur la butte, l'autre sur les morts de l'île-cimetière des pestiférés des bas quartiers de la ville
- le pont de Notre-Dame sur laquelle est posée la chapelle des Pèlerins
- le pont de l'Official, qui enjambe un bras tantôt à sec, tantôt "pataillou" et mène les braves gens sur la route de Lyon
En 1749, les échevins de la Ville empruntent 12 000 livres, et en 1753, 4 800 livres, à la seule ville de Decize, pour disposer des moyens de reconstruire les ponts.
Le pont de pierre, qui a longtemps été appelé le "Pont neuf", a été conçu en 1767 par l'architecte de Moulins, Louis de Règemortes, et construit pour partie par plusieurs ingénieurs comme Abraham Mossé, dont la place attenante domine toujours l'ouvrage. Un chantier terminé en 1832, après moult intempéries.
Depuis, le pont n'a pas connu d'avarie sérieuse depuis sa construction, même au cours des trois grandes crues du XIXe siècle.
Le parement de la pierre gélive a été rénové en 2000. Il porte la D 907 qui mène notamment à Lyon.
Depuis 2020, il bénéficie de 56 projecteurs polychromes à leds permettant de valoriser ses arches la nuit.
Le pont de Loire et son éclairage nocturne © Youri Gavriloff
Le pont de chemin de fer
Le viaduc a été forgé par Georges Dufaud, dans ses usines de Fourchambault et Torteron, d'après les plans de Georges Martin fils et Émile Martin père. Il a été monté sans soudure en 1849, juste avant que Napoléon III ne vienne inaugurer à Nevers, le tronçon de la première ligne de chemin de fer Clermont-Ferrand - Paris.
Balade en Loire © Pascal François
Le pont Pierre-Bérégovoy
Cette structure d'acier et de béton posée entre les deux rives de la Loire et commencée en 1992, a été achevée en 1995 et inaugurée le 1er mai 1998. Cet ouvrage d'art, que l'on doit à l'architecte Laurent Barbier, long de 420 mètres, bâti en amont de Nevers, supporte l'autoroute A77 et contourne le trafic transnational au large de la ville.
En passant sur et sous ce pont autoroutier, on aperçoit les hauteurs du quartier des Bords de Loire, ainsi que la cathédrale Saint-Cyr-et-sainte-Julitte. Celle où furent célébrer les obsèques nationales de l'ancien maire de Nevers et Premier ministre Pierre Bérégovoy. En juillet 1992, avec son ami Charles Trenet, il était venu sur ce pont pour y sceller la première pierre, sans savoir que l'ouvrage porterait son nom. Ensemble, il s'était amusés du refrain : "on est heureux, Nationale 7".
En savoir plus
► Le pont mis en lumières (art. janvier 2020)
Bibliographie
- Alain Haye, Stéphane Jean-Baptiste, Voyage en Loire nivernaise de Saint-Hilaire Fontaine à Neuvy, La Fabrique, 2003.
- Benoît Oudet, Didier Schadl, Nevers Mémoire, Edi Loire, 1996.